Note

Mon cerveau : « gnagnagna l'étymologie de travail tu peux pas aller la chercher dans le latin tripalium, regarde chez Nietzsche et Marx c'est l'allemand Arbeit qui est utilisé. » Moi, après une recherche rapide :

Arbeit, du proto-germanique

*arbaidiz, peut-être relié au vieux slave рабъ et работа

рабъ, du protoslave *робъ ou *orbъ (« enfant, orphelin ») qui donne le tchèque robě (« enfant »), plus avant, de l’indo-européen commun *orbh (« petit enfant », « orphelin », « jeune esclave »), duquel est issu l'allemand Arbeit (« travail »), le grec ancien ὀρφανός ou le latin orbus (« orphelin »)

ὀρφανός, de l'indo-européen commun *h₃órbʰos (« petit enfant », « orphelin », « jeune esclave »)

DANS TA FACE CERVEAU. Non seulement ça revient bien à connoter péjorativement le terme même en remontant jusqu'à l'indo-européen, mais en plus ça apporte un nouvel éclairage sur l'utilisation du terme d'esclave par Nietzsche. Et le plus beau, vous savez ce que c'est ? C'est que ça a même donné en bulgare le terme работа, qui deviendra notre robot actuel. Le robot est étymologiquement lié à la question de l'esclave et du travail. Travailler, c'est être un esclave, être un robot.

работа, du proto-slave *orbota, devenu par métathèse *robota

Je te vois amusé @SootyHiminn mais regarde comme mon intuition m'a servi un sujet qui s'agence parfaitement, j'ai là toute une piste à explorer pour aller confirmer mon hypothèse initiale, je suis vraiment content \o/

Benoît Hamon (@benoithamon): "On pourrait faire une CSG sur les robots à la place de l’augmentation de la CSG des retraités. Je veux faire contribuer…" / Twitter

Et voici pourquoi l'une des pistes de réflexion de mon mémoire porte sur la robotisation. La thématique du « grand remplacement » par les robots et les IA continue de tomber dans le même travers du travail comme valeur indépassable.

Exclusive: Tim Berners-Lee tells us his radical new plan to upend the World Wide Web - Fast Company

Alors, je rêve de ça depuis au moins dix ans. Maintenant, une question que je pose : où se trouvent physiquement les pods de Solid ? Parce que vu d'ici c'est un NextCloud avec une meilleure intégration avec l'extérieur. Parce que si l'on va voir sur le site https://solid.inrupt.com/how-it-works on se rend compte que c'est pas différent des promesses de Yunohost ou Nextcloud ou Peertube ou Mastodon.

« This Solid POD can be in your house or workplace, or with an online Solid POD provider of your choice. Since you own your data, you're free to move it at any time, without interruption of service. »

Oui nos données nous appartiennent, seulement :

  1. Ça demande un serveur autre que l'hébergement PHP+MySQL de base. Ça, c'est pas donné.
  2. On se retrouve avec les mêmes problèmes : espace de stockage, connaissances techniques, écosystème payant.
  3. Mêmes soucis d'adoption que toutes les autres solutions alternatives. Peertube ? Pourquoi s'embêter dans la technique ou l'achat de gros espaces de stockages quand YouTube fait ça gratos ? NextCloud ? Pourquoi payer alors qu'on a 15 Go avec Drive fourni avec Gmail, YouTube et tout un écosystème d'applications ? Le grand public voit même pas l'intérêt, et même moi, au vu des difficultés rencontrées et des tarifs j'ai des moments de doute.

Alors oui, Solid et Inrupt semblent être des pas en avant par rapport à ces solutions. Une API commune, sur laquelle connecter des réseaux comme le fediverse par exemple. Ça va plus loin et c'est tant mieux. Mais de là à penser que ça va révolutionner le web ou mettre en échec ses géants, c'est un poil trop optimiste à mon goût. La majorité des consommateurs du web vont passer à côté, ça ne sera qu'un repère de libristes et farfelus, quelques startups, et voilà.

J'espère vraiment me tromper. Mais ce n'est que cela : un mince espoir maint fois brisé par toutes les autres solutions jusqu'ici proposées. Quand personne de mon entourage n'utilise ni PGP ni BitCoin ni même RSS, je vois mal les voir utiliser Solid.