Note: Hibernation et onduleur

J'avais un problème avec mon Linux : le retour d'hibernation produisait un échec, supprimant la session enregistrée, mais uniquement quand le PC était sur son dock. Certains forums pointaient vers un problème de périphérique USB. J'ai vidé les ports USB, et le coupable était… la prise USB d'un onduleur; branchée sur un hub partagé entre mes deux ordinateurs. Comme le Linux est mon laptop de travail, il était inutile de partager la prise, donc problème réglé.

Je donne ici quelques détails pour les personnes qui auraient le même souci, puisque les recherches sur le web n'ont donné que peu de résultats :

PM: hibernation: resume failed (-16)

This happened to me because the USB cable of my UPS was plugged on a shared USB hub. Just unplug it.

Note: Prime de Noël

La prime de Noël arrivera comme chaque année le 15 décembre. Comme chaque année, elle sera de 152,45 €, un montant qui n'a pas bougé depuis 1998 puisqu'il correspond à 1000 francs tout pile. Cette prime, arrachée par un mouvement massif des chômeurs fin des années 1990, n'est pas inscrite à la loi des Finances, elle n'est accordée que sur décret, pour la raison toute simple d'apparaître comme un cadeau du gouvernement là où elle aurait dû être inscrite dans la loi…

Note: Star Trek Picard

Le Château Picard est censé se trouver à La Barre, en Bourgogne (en témoigne la première saison et le fait que, dans la deuxième, les bouteilles de vin sont étiquetées « Bordeaux »). Pourtant, dans le quatrième épisode de la deuxième saison, Picard dit : « Durant la Seconde Guerre Mondiale, quand les Nazis occupaient la France, cette maison leur servait de base opérationnelle. Mes ancêtres ont survécu en se cachant dans les tunnels, en bas. »

Alors, est-ce que les américains n'ont toujours pas compris les subtilités de l'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale ? On peut lever le problème avec une autre subtilité décrite par Christophe Lucand dans Le Vin et la Guerre, Paris, Armand Colin, 2017 : les nazis ont envoyé en Bourgogne des délégués pour faire main basse sur les caves, et acheter du vin avec l'argent que versait la France à l'Allemagne. Ce n'est certes pas une invasion militaire nazie, mais ça peut suffire à jouer sur l’ambiguïté.

Note: Match des intelligences, retour

Et à ce petit jeu, Raphaël Enthoven l'a emporté haut la main. D'après notre journaliste Paul Larrouturou, qui a suivi l'événement pour LCI (à retrouver ce jeudi à 11h sur le canal 26), le philosophe a mis 1 heure 30 pour disserter et rendre une copie parfaite : 20 sur 20. Le robot, lui, n'a eu besoin que d'une minute et 30 secondes pour terminer son rendu. Mais le résultat - honorable - est deux fois moins bon : 11 sur 20.

Donc tous les medias sont là à dire qu'un philosophe est plus intelligent que ChatGPT. Aucun pour remarquer que :

  1. Il y a aucun honneur à battre un premier jet brut de ChatGPT, qui comme je l'ai déjà dit, demande à être raffiné. Apparemment ils ont juste entré le sujet et roule ! C'est pas un match digne de ceux que l'on a connus, où l'IA a été spécifiquement entrainée à jouer aux échecs ou au go. Là c'est un modèle de langage générique, il n'y a donc pas à fanfaronner.
  2. Avec 11/20 juste en entrant le sujet, sans entraînement spécifique ni travail derrière, ChatGPT peut avoir son bac de philo. Il y a une sérieuse question à se poser sur cette épreuve, et notamment sur le mode de la dissertation comme privilégiant le baratin. Et c'est un philosophe ayant un cursus similaire à Enthoven qui vous le dit.

Note: Voire!

Pendant des années, j'ai cherché dans quel livre j'avais appris l'orthographe et la signification de ce mot : voire. Je me souvenais que je n'étais pas encore entré au collège, qu'il s'agissait du premier mot de la préface d'un roman se déroulant durant la Guerre de Cent Ans puisque cette préface traitait du rapport de rois d'Angleterre et de France, et du Prince Noir. Un vieux livre, au format de la Bibliothèque Verte de Hachette, avec un dessin en couverture comme cette collection savait en produire… Cette préface en particulier, je l'avais lue sur les marches de l'escalier du domicile de mes grands-parents. J'ai d'abord cru à La Flèche noire de Stevenson, mais ça se passe durant la Guerre des Deux Roses, et cette préface n'y est pas.

Et je ne sais pourquoi, aujourd'hui, l'idée de « fronde », l'arme, est revenue. À partir de là, il ne fut pas difficile de retrouver :

« VOIRE ! »

Un mot, un mot seul, fut peut-être à l’origine de cette guerre dite de Cent Ans ; guerre qui, en réalité, dura près de cent quinze ans… Une guerre qui opposa aux XIVe et XVe siècles deux des plus grandes nations du monde chrétien : la France et l’Angleterre ; une guerre où s’illustrèrent tant de vaillants capitaines dont Bertrand du Guesclin, connétable de France, et Jean Chandos, connétable de Gascogne ; une guerre enfin où dominant la violence et la mort brille l’auréole de Jeanne d’Arc…

« Voire ! »

Ce mot signifie en vérité ou vraiment… C’est par lui que les vassaux acceptaient de se soumettre à leur suzerain, que les ducs et les princes reconnaissaient l’autorité du roi. C’est ce mot qu’on réclama au roi d’Angleterre Édouard III pour que soit bien établie la suprématie du roi de France, Philippe VI de Valois…

Comment cela était-il possible ? Pourquoi un roi devait-il rendre hommage à un autre roi ? Simplement parce que Édouard d’Angleterre possédait des terres en France. Il était duc de Guyenne. Le roi Philippe menaça de saisir les possessions anglaises si Édouard refusait de s’humilier devant lui.

« Voire ! dit Édouard, cédant enfin.

— Voire… », répondit Philippe.

Mais l’Anglais quitta la cathédrale d’Amiens la rage au cœur, blessé dans son orgueil, résolu à se venger. La mère du roi Édouard se nommait Isabelle. Elle était fille du roi Philippe IV le Bel. Et Édouard prétendit à la couronne de France quand le dernier fils de Philippe IV s’éteignit sans héritier mâle. Évincé par Philippe de Valois, obligé de s’abaisser devant son rival, Édouard jura de s’emparer du royaume de France, les armes à la main… […]

C'est la préface de Thierry la fronde: Les Chevaliers de Sologne, de Jean-Claude Deret, paru en 1966 chez Hachette. J'avais tout, en réalité : sans doute un bouquin trouvé chez mes grands-parents de Sologne, faisant suite à la série télévisée des années 1960 qui avait dû leur faire grande impression puisque tournée près de chez eux.

Voilà. Chaque fois que je vous lis écrire « voir », sans le e, je repense à cette préface qui m'avait marqué, gamin de dix-onze ans que j'étais.