Le plus terrifiant dans 1984... est une idée philosophique - YouTube
Je ne saurai trop conseiller la lecture de Après la finitude, de Quentin Meillassoux, où il montre la tendance des phénoménologues à cette même tendance de la réalité entièrement comprise comme phénomène de la conscience. Il ne me semble pas qu'il cite cette intervention de Merleau-Ponty qui assenait que, sans l'homme, le soleil n'existerait pas. Certes, l'on pourrait croire qu'il s'agit de la vieille différence « soleil réel » et « représentation en esprit du soleil », mais le propos de Meillassoux est bien de démontrer que la frontière est au mieux floue chez pas mal de phénoménologues.
De là à en déduire qu'Orwell s'est inspiré d'un courant de pensée assez germano-centré (on ne peut être philosophe qu'en écrivant allemand, pour Heidegger), il me faudrait des sources plus importantes pour le croire. Le fait qu'il connaissait et détestait Sartre (il lisait le français sans problème) n'est pas suffisant. D'autant qu'avec La ferme des animaux (et plusieurs éléments de 1984), il montre bien qu'il vise tous les totalitarismes, et non seulement ceux d'Europe de l'Ouest. Une source parfois avancée est le recueil d'Arthur Koestler, The Yogi and the Commissar, où l'auteur montre entre autres comment l'idéologie soviétique fonctionne à contre-courant des faits objectifs. Le parallèle Dieu/Big Brother fait bien plus penser à Berkeley en effet. Dans tous les cas, ce que l'on peut constater, c'est qu'Orwell avait bien un bagage philosophique suffisant pour élaborer une telle idée philosophique dans son roman.
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