Note
Vous voulez comprendre pourquoi le gouvernement cherche à dissoudre l'UNEF dans le même temps qu'il laisse crever des étudiants ? Je pense qu'une partie de la réponse se trouve en 1946 avec l'adoption de la Charte de Grenoble.
Article 1 : « L’étudiant est un jeune travailleur intellectuel. »
Donc il a droit à un salaire comme les autres travailleurs (article 4). Les autres manifestations des étudiants étaient focalisées sur la défense de l'université. Des réactions aux attaques répétées du gouvernement (loi ORE par exemple). Mais depuis la « découverte » spectaculaire de la précarité étudiante, la question du salaire est remis sur la table. Coïncidence, c'est aussi à ce moment qu'on commence à s'attaquer à l'UNEF en en faisant un repaire d'islamogauchistes...
Attention, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une attaque consciente et coordonnée.
Simplement ça fait depuis 46 que l'UNEF milite pour ça, de manière plus épisodique ces derniers temps. Un salaire étudiant irait à l'encontre de tout ce que ce gouvernement met en place en matière de paradigme social (suppression de cotisations, retraites, chômage...). Parce que si l'on considère les étudiants comme des travailleurs, alors qu'est-ce qui empêche de considérer les retraités et les chômeurs comme des travailleurs produisant de la valeur ?
Bref, si ce n'est pas entièrement une porte d'entrée vers un salaire à vie, du moins ça en partage certains postulats communs à la sécurité sociale (ce qui n'est pas un hasard vu l'époque de la Charte). Et ça, c'est dangereux pour qui veut s'appuyer sur la solidarité libérale...
Vous pouvez utiliser votre blog supportant les webmentions, votre compte Mastodon (Fediverse) ou Bluesky, voire Twitter pour répondre à cette note. Par engagement, seules les webmentions et les réponses du Fediverse sont affichées.