Note
Sinon je suis tombé sur ça : https://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-La_sorcellerie_capitaliste-9782707147813.html
Ça semble n'être qu'une resucée d'anti-capitalisme primaire sur base quasi-exclusive de Deleuze et Guattari, d'inspiration Starhawk (sorcières altermondialistes), sans réelle mention d'ésotérisme.
Croyez-le ou non, pas une seule fois il n'est fait mention du fétichisme. Or, c'est prépondérant à la critique de Marx sur le capitalisme, mais également d'autres auteurs anthropologues. On voit une continuité directe entre le totem et la marchandise. Il y aurait eu toute une réflexion à mener là-dessus, sur le parallèle que crée explicitement Marx entre le capitalisme et la religion, sur l'histoire des fétichismes, pour faire véritablement du capitalisme « un système sorcier sans sorciers ».
Les quelques références à Starhawk et aux « sorcières activistes » me semblent tomber à plat au vu de ce que je sais du néopaganisme. La Wicca, réaction à l'élection de Reagan en 1980, really ?
Pareil, il y a des passages sur les hackers, façon libristes. Z'ont pas l'air de comprendre que la base du hacker n'est pas tant la libre information (et donc la lutte contre l'appropriation de communs) que la flemme. Je le dis sans connotation péjorative. La flemme peut être (et est, dans le cas du libriste) une manière de critiquer le travail salarié capitaliste. Pourquoi refaire lorsque l'on peut construire à partir de ? C'est une ode au travail mort, à l'accumulation des savoirs, ce qui devrait être couplé avec une critique du travail vivant comme voué à disparaître. Or, c'est justement, dans le cadre du libre, accompagné de valeurs de partage. Dans le libre, plus tu participes en partageant avec qualité, mieux tu es vu. Le don définit les relations sociales, ce qu'on retrouve dans les sociétés pré-capitalistes jusqu'aux sociétés de chasseurs-cueilleurs (cf. les travaux de Polanyi, Mauss et consorts). Il y avait là un « fait social total » (Mauss), un indicateur anthropologique à faire valoir pour aller plus loin que le simple « si ça se trouve c'est écosophe mais on a peur que ce soit progressiste ».
Voilà, j'ai juste feuilleté le bouquin, mais il me paraît rester bien trop en surface, sans jamais rentrer dans la difficulté des objets qu'il aborde, hormis peut-être lorsqu'il ne fait que réécrire du Deleuze.
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