Note: Sisyphe
Il y a encore quelques mois, après avoir sorti TMT, je pensais être vidé. Que j'avais terminé, synthétisé.
Aujourd'hui je tourne à cinq hypothèses par jour depuis deux semaines. Chacune me demanderait des mois de lecture et de recherches pour que je puisse les valider. Mon esprit ne se calme que temporairement, avec mes amies, avec mon ange. Je suis transporté par une fougue qui me consumera tôt ou tard. J'ai peur d'exploser.
Je n'ai pas le temps, et je n'ai pas l'énergie. L'impression de ne pouvoir polir qu'une face de la lentille chaque jour, et qu'au moment de rendre le tablier, regarder la caisse de verre pour s'apercevoir qu'un autre tas m'attend.
Une certaine solitude : l'enthousiasme se perd dans le vide de l'appartement une fois rentré pour se cuisiner les mêmes pâtes devant une quelconque vidéo, avant de reprendre le travail. L'incroyable sentiment de perte de sens lorsque se distingue l'inéluctable vérité : je ne peux discuter de cela avec personne, car ce ne sera pas compris à sa juste valeur, et que si ça l'est, ce qui résultera des échanges passionnés mais raisonnés n'est qu'une charge de travail.
Ce n'est pas de stimulation intellectuelle dont j'ai besoin. C'est de m'oublier dans les bras, les brunes, les bordels et les ambrées. Un mot d'affection ? C'est bien aimable de votre part, je vous en remercie, mais vous qui êtes des malheureux perpétuels, comprenez que cela manque d'être. L'ontologie du câlin virtuel, c'est une perception sans contenu.
En parfait Sisyphe, une nuit calmera ma peine, mais demain la montagne aura poussé.
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