J'ai infiltré un réseau d'arnaqueurs au SMS - YouTube

Autant l'enquête est intéressante, autant le fait qu'un partenariat avec Bouygues empêche toute mention de la plateforme 33700 (https://www.arcep.fr/demarches-et-services/sms-appels-et-courriers-electroniques-indesirables-et-ou-frauduleux.html), autrement plus officielle et dont c'est la raison d'être, interroge un peu.

Vouloir perdre, vouloir gagner, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 24 mai 2023)

Tout cela me rappelle Capitalisme, socialisme,écologie. André Gorz, il y a plus de trente ans déjà, démontrait admirablement qu'avec l'évolution du travail, les syndicats devraient s'ouvrir à d'autres catégories que les seuls salariés pérennes, sous peine de devenir obsolètes en tant que contre-pouvoirs. Devenir des associations ouvertes à d'autres pans de la société, des chômeurs aux retraités en passant par les précaires intérimaires. Aujourd'hui, le seul syndicat s'occupant de chômeurs et personnes au RSA est la CGT, et cela reste anecdotique. Nous voilà avec des syndicats qui, enchaînant les défaites, ne parviennent plus à saisir l'opportunité d'user de leur seule arme qui a prouvé son efficacité : la grève générale…

Le Figaro (@Le_Figaro): "Début mai, le «Larousse» et le «Robert» ont fait polémique après avoir… / Twitter

Avec cette vidéo, je découvre qu'après iel et féminicide, la peur de la droite est crush… Est-ce parce que c'est un anglicisme ? De fait, l'Académie française écrit (https://www.academie-francaise.fr/crush-pour-beguin) :

Le verbe anglais to crush, « écraser, broyer », est emprunté de l’ancien français cruisir, une des nombreuses variantes de croissir, « rompre, casser, briser, détruire ». […] Dans la mesure où le français a à sa disposition de nombreux termes pour désigner ces attractions, le plus souvent passagères, on réservera crush à l’anglais.

Certes, c'est un anglicisme, mais qui rentre au pays pourrait-on dire. Et l'Académie de préconiser béguin à la place.

Alors moi, vous me connaissez, je ne suis ni linguiste ni de droite, mais je suis philosophe. L'un de mes boulots est de créer et d'étudier des concepts. À ce titre, et croyez bien que j'en suis navré, mais le concept de béguin est par trop étendu pour que la langue le préfère à crush. Constatez plutôt :

  • Robert : « 1. Amour vif et passager. 2. Personne qui en est l'objet. »
  • Larousse : « Personne pour qui on éprouve de l'amour. » (Aucune mention d'intensité ou de temporalité, autrement dit vous pouvez appeler votre moitié « mon béguin » après 60 ans de mariage, cela ne choque pas ce dictionnaire.)
  • Trésor de la Langue Française : « A. Éprouver une toquade, un caprice amoureux, vif quoique passager. B. La personne qui est l'objet de ce sentiment amoureux. »
  • Dictionnaire de l'Académie française : « [S']éprendre d'une façon soudaine et passagère, engouement. […] Personne qui est l'objet d'une passion soudaine, d'un vif engouement. »

Jusque-là nous avons un vif sentiment amoureux (intensité) mais passager (temporalité), et par métonymie désignant la personne visée par ce sentiment. Mais j'aimerais ajouter le Wiktionnaire qui n'a pas l'aura d'autorité de ses aînés, mais qui a le mérite de dérouler ses sources : « 1. Affection soudaine pour quelqu’un, tocade. […] 2. (Populaire) Soupirant. » Suivent trois extraits de trois œuvres différentes allant dans ce sens, de 1911 à 1943 (https://fr.wiktionary.org/wiki/b%C3%A9guin).

Il existait donc un monde, pas si lointain, où béguin désignait à la fois ce vif sentiment amoureux passager, la personne visée par ce sentiment, et la personne qui éprouve ce sentiment, là où crush se limite aux deux premières acceptions. Mais est-ce réellement le cas ? Encore une fois, le wiktionnaire donne des extraits pour crush (https://fr.wiktionary.org/wiki/crush) :

Suis-je moi-même réellement amoureuse ? J’ai eu des crushs ici et là, mais rien de très intense. Rien d’aussi renversant que cette histoire ! — (Liv Stone, The Horsemen Ride Conquest, Éditions Addictives, 2019)

Bon d’accord, j’ai un crush massif depuis plus d’un an. J’en rêve la nuit, c’est devenu une obsession... (Amy Hopper, Le Coloc, Éditions Addictives, 2019, chap. 2)

Je n’ai pas honte d’avouer qu’à ce moment là, je l’ai trouvée attirante. Oui, c’est une fille, et moi aussi je suis une fille, mais on peut apprécier les belles choses. Et puis si Sara a le droit d’avoir un crush pour Mila Kunis, j’ai bien le droit d’avoir un crush pour Aiden. — (Erwan Ji, J’ai avalé un arc-en-ciel, Éditions Nathan, 2016)

On voit là qu'un crush est une « attirance » qui peut être sexuelle, amoureuse, voire esthétique ; qui n'est généralement « [pas] très intense » (auquel cas l'on précise qu'il est « massif », qu'il est devenu « une obsession », autre chose que ce qu'il était) ; et qui peut durer « plus d'un an ». On est loin de l'intensité d'une « passion » qui se déclencherait « soudainement » mais qui ne serait que « passagère ». Au-delà de ça, la caractéristique principale du crush est qu'il s'agit d'un désir inavoué, là où le fait même que béguin ait une acception en soupirant montre que ce pan conceptuel n'est même pas effleuré :

Il entrait dans une salle de restaurant, la tête haute, le chapeau en arrière, et aussitôt, dans quelque groupe joyeux, il se trouvait toujours une belle femme pour dire : « Tiens, voilà mon béguin. » — (Valery Larbaud, Fermina Márquez, 1911, réédition Le Livre de Poche, page 39)

Un crush, alias la personne sur qui l’on a jeté son dévolu amoureux sans le lui avouer, on en a toutes plus ou moins déjà eu. (Margaux Palace, Les trucs les plus débiles que j’ai faits pour attirer l’attention de mon crush, madmoizelle.com, 14 février 2017.)

Crush est donc un terme qui n'avait pas d'équivalent en français, qui désigne un concept différent de celui de béguin, même s'ils sont similaires. Il faut donc le prendre non comme un anglicisme (et l'on a vu à quel point cet argument était faible) mais comme un néologisme.

Mesdames et messieurs les droitardés, vous avez accepté l'epistémè de Foucault. Vous avez accepté les néologismes que Lyotard et Derrida pondaient en changeant une lettre d'un mot. Quoi, ces références sont trop à gauche ? Vous étiez où lorsque l'on ne trouvait pas de traduction correcte au Dasein de votre copain Heidegger, obligés que sommes d'utiliser être-là, avoir-à-être, Être-au-monde, Être-jeté, être-le-là toutes les deux lignes du moindre commentaire si l'on ne veut pas faire entrer le moindre terme allemand dans la langue ? Pourquoi des néologismes comme dévalement ou existential (et son pluriel existentiaux) sont-ils acceptables à vos yeux lorsque crush ne l'est pas ?

C'est là le problème lorsque l'on se pique de figer une langue, n'en acceptant aucune variation perçue comme nocive : encore faudrait-il que cette langue soit parfaite, qu'elle soit en mesure de décrire des concepts qui ont été, mais également ceux qui ne sont pas encore… (Pour les platoniciens dans la salle : décrire les Idées que l'esprit humain a pu toucher de son entendement, comme celles dont il ignore encore l'existence.)

Nocline 🌬🍃• La Bombe Humaine♅✨• (@Nervia_Nocline): "Là où je veux en venir, et c'est peut-être… / Twitter

@Nervia_Nocline On pourrait te rétorquer qu'avant, on travaillait plus, que ce soit par semaine ou par année. À cela je réponds : c'est vrai, « par actif ». Les femmes n'étaient guère comptées dans les actifs et servaient justement de reproduction de la force de travail. Que l'on m'entende bien : le problème n'est pas tant l'arrivée des femmes sur le marché du travail, qu'un problème double en réalité.

En premier lieu, la complexité et la durabilité des objets domestiques. L'arrivée des objets électriques censés aider les femmes dans leurs tâches quotidiennes (on se souvient tous des vieilles publicités pour des robots ménagers) ne leur a, en réalité, pas fait gagner de temps libre (cf. More Work For Mother: The Ironies Of Household Technology From The Open Hearth To The Microwave de Ruth Cowan), mais a augmenté le standard attendu de « propreté » d'un foyer, d'une chemise, etc. Pire : c'est par ces « innovations » que s'est introduit dans le foyer l'idéologie managériale, faisant de la femme la manager de la maison, pensant son temps comme celui de l'entreprise capitaliste où il faut gagner du temps, la rendant de fait encore plus susceptible d'acheter ces produits censés lui en faire gagner (cf. Libres d'obéir : le management, du nazisme à aujourd'hui de Johann Chapoutot où il montre que le management venu du nazisme s'est infiltré jusque dans le cœur domestique).

Sans aller jusqu'à parler d'obsolescence programmée, le fait est que les objets du quotidien sont devenus de plus en plus difficiles à réparer. Le nouveau style de gestion des stocks, venu du capitalisme automobile japonais, fonctionne désormais en flux tendu : il n'y a plus de stock de pièces détachées. Vous cassez un lave-linge ? Attendez trois mois que la pièce vienne du fabricant à l'autre bout du monde. La mondialisation, en rendant les pays concurrents, les rends spécialistes. Puisque nous sommes en concurrence avec, disons, l'Angleterre qui produit des textiles de manière plus rentables, il vaut mieux nous spécialiser dans autre chose. Et il vaut mieux créer de la marchandise complexe à la faible durée de vie pour que nos clients devenus mondiaux la rachète.

En second lieu intervient la rationalité économique qui gangrène lentement mais sûrement toute la société. Plus vaut plus. Lorsque personne n'avait de voiture, le temps passé dans les transports était moindre, ou du moins, planifié. Maintenant que tout le monde en a, demander à venir travailler à une heure du domicile est courant. Une fois cela acquis, pourquoi garder des commerces de proximité lorsque tout le monde peut aller à un supermarché à vingt minutes en voiture ? Et puisque plus personne n'habite les périphéries autrement que pour y dormir, pourquoi y garder des services publics, comme La Poste ? C'est ce que j'appelle l'effet curé : avant, chaque village avait son église et son curé. Désormais, le curé se déplace chaque semaine dans une église différente, ses ouailles le suivant de village en village chaque dimanche. Avant, il y avait trois levées du courrier. Désormais, il n'y en a plus qu'une. Dans tous ces cas, l'idée est de rentabiliser le travail, en déplaçant le temps vers l'usager. C'est à l'usager de perdre une heure de son temps à faire un aller-retour pour se nourrir, se vêtir, se cultiver, etc.

L'autre aspect de la rationalité économique gangrenant la société est que tout le monde intériorise l'idéologie du travail, ses codes et ses mœurs, et donc sa rationalité. Là où le temps de l'entreprise se terminait une fois que l'on passait ses portes (et encore… je me souviens encore de ce témoignage d'un ouvrier de Renault qui expliquait avoir peur de toucher ses enfants et sa femme tellement ses mains étaient abîmées par ce travail qui s'inscrivait jusque dans sa chair et son âme), il n'est aujourd'hui pas rare de rapporter du travail à la maison, de faire des heures supplémentaires sous la pression, de se faire appeler en vacances ou au repos… On doit se penser comme son propre patron, et les auto-entrepreneurs peuvent témoigner d'à quel point c'est chronophage.

Le capitalisme est une structure qui se déploie sur le temps en néantisant l'espace. Son pouvoir est temporel, sa monnaie est le temps, même le concept de plus-value et le problème de la force de travail marchandise/non-marchandise se dissolvent si on les aborde sous l'angle du temps. À l'heure (sic) de son apogée, c'est logique de le voir investir ce que l'on nommait autrefois « temps libre ». Ce n'est pas en interdisant les sacs en plastique que vous sauverez l'environnement. C'est en abolissant la gangrène de la rationalité économique dont le capitalisme est la forme aboutie. Battons-nous pour le temps libre, et en premier lieu nous autres Français, les hommes libres.

Free Mobile : bloquer tous les démarcheurs - Le Hollandais Volant

@lehollandaisv Je confirme que ça fonctionne très bien. Le seul appel que j'ai reçu venait du Kazakhstan, donc sans doute une erreur.

J'ai pu faire la même manipulation pour l'installation fibre de Free de mes parents. C'est à faire directement depuis le téléphone :

  • activer avec *351#
  • ajouter un numéro avec *351*numéro#
  • ajouter le dernier numéro qui a appelé avec *351*#

Comme je ne savais pas comment il prenait en compte les plages de numéros, j'ai entré successivement les 4 premiers chiffres seuls, et les 4 premiers chiffres suivi d'étoile, avant le dièse.

Le résultat est sans appel : le téléphone est devenu silencieux lorsqu'auparavant il sonnait une à deux fois par jour.