Note
Que mes voisins mettent à fond leur musique, j'y suis habitué. Que ce soit l'Ave Maria de Schubert, ça je m'en remets pas.
Que mes voisins mettent à fond leur musique, j'y suis habitué. Que ce soit l'Ave Maria de Schubert, ça je m'en remets pas.
Au fait @Nervia_Nocline tu seras heureuse d'apprendre que Sakura la Chasseuse de cartes est... communiste ! TON TON TOOOON !
Bon, après 6h de recherches, j'arrive enfin à mettre à jour mon Wallabag à la dernière version, sur un serveur mutualisé, dans un dossier et non comme virtual host.
16 000 fichiers à uploader, 140 Mo de dépendances. Et ça rame comme c'est à peine permis (20 secondes pour l'affichage de la page de login, vous trouvez ça normal ?).
Quand est-ce qu'on pourra arrêter d'utiliser des monstres de dépendances Composer pour quelque chose d'aussi simple que lire ses articles dans le train ?!
Les problèmes administratifs de Yomli, épisode 798099878.
La CAF me contacte par mail pour que je fasse ma déclaration trimestrielle de ressources. Problème : je l'ai déjà faite le 1er février.
Ils veulent le montant des salaires avant prélèvement à la source, marqué sur le bulletin de salaire.
J'ai des revenus non-salariés.
Donc depuis le 1er mon dossier est en attente, mais comme j'ai déjà fait ma déclaration on ne me laisse pas faire quoi que ce soit.
Vous comprenez l'absurdité du truc : je vais devoir me battre au téléphone pour expliquer que je ne peux pas déclarer des revenus avant prélèvement à la source puisque d'un j'ai déjà déclaré mes ressources et que de deux j'ai pas de bulletin de salaire. Pourquoi au téléphone ? Parce qu'il n'y a pas plus la possibilité d'envoyer un simple mail depuis leur plateforme. Soit tu téléphones, soit tu envoies un courrier, soit tu prends rendez-vous.
6 centimes + prix d'un appel local, ou comment racler de la thune sur le dos des plus pauvres.
ALORS.
J'ai déclaré mes ressources le 1er février. Habituellement, ça ne prend pas plus d'une semaine pour que ce soit traité.
J'ai reçu un mail pour me dire que j'avais pas déclaré. Je me suis connecté à l'espace en ligne où le dossier est toujours en traitement.
J'ai impossibilité de faire une déclaration. J'ai aucun droit d'affiché pour février. On est le 18, bordel de merde, laissez-moi paniquer de potentiellement perdre ce qui me sert à survivre.
Là je téléphone, la plateforme me dit qu'ils attendent ma déclaration. J'attends 10 minutes (au revoir un potentiel café le mois prochain) pour tomber sur une conseillère qui me dit QUE TOUT EST BON C'EST TRAITÉ ÇA A DÛ SE CROISER ET FAUT ATTENDRE QUELQUES JOURS POUR QUE ÇA S'ACTUALISE.
(Bon c'était sa fin de journée donc je vais pas l'accabler, mais elle ne semblait pas comprendre ma question, comme si j'étais un extra-terrestre à téléphoner pour ça… « Mais oui, Monsieur, c'est bien déclaré. »)
8h. Ça fait 8h que je suis en train de récupérer les fichiers de mon instance Gandi. 3 Go. Et c'est pas terminé.
Seule manière de migrer de PHP 5.6 à 7 : créer une seconde instance, supprimer un vhost sur la première, le créer sur la seconde.
Seule manière de télécharger : par sFTP, bridé à 30 ko/s.
Je vois défiler des dizaines de milliers de fichiers de Nextcloud, Wallabag, FreshRSS. Des petits fichiers l10n, des caches, etc.
J'en ai un peu marre.
Ça fait depuis 2012 que je suis chez Gandi. Je fais une sauvegarde de l'instance en local tous les ans. J'ai pas souvenir que ça prenne autant de temps.
Mais j'ai constaté d'année en année que j'en pouvais de moins en moins de ces projets web pharaoniques. 30 000 fichiers pour un Nextcloud, c'est apparemment normal. Wallabag qui demande trente minutes d'upload, c'est apparemment normal.
O2Switch me tente. Moins cher, beaucoup moins bridé.
Mais j'ai besoin de mon Nextcloud, avec son webdav. Alors que faire ?
J'avais un script sur l'ordi qui limitait la bande passante sur le sFTP (que j'ai dû mettre en place il y a quelques temps et totalement oublié). Ça va beaucoup plus vite à présent, mais ma file d'attente reste composée de dizaines de milliers de petits fichiers.
Le problème est plus profond encore, c'est limiter son champ de vision que de penser cette transition comme seulement « former des individus pour un travail ». Le problème vient de la conception même du travail, en amont, et c'est bien pourquoi on ne peut infléchir cette transition en aval.
Je m'explique, en reprenant les dernières pages de Henri Arvon (La philosophie du travail, PUF, 1960) : « Le loisir ne s'oppose au travail technique que dans la mesure où celui-ci prétend à lui seul libérer l'homme. […] S'il est vrai que l'homme conquiert la nature par son travail, sa liberté ne s'y épuise pas. La nature est un piège qui lui est tendu. Au-dessus d'elle s'élève le royaume de la beauté et de la vérité qui recèle les mystères de la vie. La grandeur du loisir est d'y donner accès à tous. Pour définir le mot loisir, on a coutume de partir de sa racine latine licet qui exprime la liberté de faire ce que l'on veut. Ne vaut-il pas mieux rappeler que les Grecs le nommaient scholé, mot qui en français a donné le terme d'école, et que le mot latin ludus a le double sens de jeu et d'école ? »
Le problème principal est bien cette conception du travail comme libération, que l'on entend dans tous les discours politiques depuis des décennies, et plus encore cette prétention du travail à être l'unique épuisement de la liberté, en une vue totalisante. Ce n'est donc pas étonnant que sur le terrain de l'école cette conception se heurte à celle du loisir, étymologiquement plus proche, conceptuellement plus à même d'y recueillir la liberté, et historiquement dernier bastion de l'activité de l'esprit. Le travail emprisonne l'esprit, voire l'annihile, le loisir le libère.
Si l'on veut préserver une école libre formant des citoyens libres, c'est à la conception erronée du travail, et aux conditions dans lesquelles s'exerce ce dernier qu'il faut s'attaquer. Remettre du loisir au cœur du travail, ne plus les opposer comme deux objets extérieurs l'un à l'autre mais les réunir. Là, le travail perdrait son caractère aliénant, mais également il ne serait pas besoin de détruire l'école.
C'est, somme toute, une philosophie sociale de l'otium que j'esquisse ici à grands traits, et je ne veux pas être pris dans un effet de grossissement qui consisterait à dire qu'en réglant la question du travail on règlerait tous les maux de la société, mais ce n'est pas loin. Les questions politiques de la forme de gouvernement, d'un modèle juste (république ? démocratie participative ? monarchie ? élection ?) passent aisément au second plan ici. Que m'importe d'être en monarchie si je suis libre et même, comme le rappelle La Boétie, si je suis plus libre à mesure que je suis éloigné du tyran dans la hiérarchie ? Réglons le problème du travail, de sorte d'avoir, pour reprendre la formule de Nietzsche, les deux tiers de la journée pour soi-même, il sera bien temps à ce moment-là de penser l'abolition de la monarchie républicaine, l'instauration de la VIe République, la dictature du prolétariat ou que sais-je.
Le problème, c'est que cette question du travail est depuis si longtemps hors-débat public qu'elle n'est même plus un tabou ; elle n'existe tout simplement plus. Jadis, syndicats comme marxistes avaient le mérite de la faire exister (maladroitement la plupart du temps, mais elle était présente). À présent, on se contente de questions de gestion du travail : coût du travail, diminution ou augmentation des salaires et cotisations, etc. On veut récupérer sur la fraude fiscale sans jamais évoquer l'idée toute bête qu'au lieu de récupérer ce qui nous est dû on pourrait faire en sorte que ces fraudeurs aient moins à la base (distribution primaire). Alors plonger plus profond encore dans les conditions de l'exercice du travail, c'est tout simplement impensable.
Quelques notes sur la refonte de mon site personnel. Ce billet est susceptible de changer au fur et à mesure de mes recherches sur le sujet.