Note: e-penser et la philosophie

Oh et j'ai pas encore le temps de m'occuper du poisson d'avril de e-penser. La première personne qui me spoil se prend un coup de double-canons sciés.

Ah et au fait je vous ai déjà dit que si pour Bruce Aristote était une brèle en sciences, on peut raisonnablement avancer que lui-même est une brèle en philosophie et épistémologie ?

Ici par exemple, on apprend que le problème de Hume… fut inventé par Laplace qui naquit quelques 1 an après la première publication de ce problème fondamental d'épistémologie. https://www.youtube.com/watch?v=nbzEQliGS0U

(et ça me mets hors de moi, parce que c'est grâce à ce problème qu'on est parti sur la piste possible influence de la philosophie indienne sur Hume l'écossais qui n'a jamais posé le pied aux Indes… piste fascinante qui fait remonter la réflexion jusqu'aux pyrrhoniens)

Après, la vidéo aurait une utilité pour quiconque se demande ce qu'est la science et la méthode scientifique, mais d'un point de vue histoire de la philo c'est limite.

Le pire, c'est sa vidéo « Aristote clashe Pythagore » où il sort un tas de bêtises assez monstre, et quand on lui demande ses sources il répond « oh bah dans un bouquin ». Génial, merci, ça aide. https://www.youtube.com/watch?v=xVHvgINaLok

Faut comprendre qu'à l'époque d'Aristote, des pythagoriciens il en restait pas des masses. L'école pythagoricienne avait disparu aux alentours de -350, Aristote était encore chez Platon à cette époque, et c'était plus Platon qui avait récupéré certains fonds de tiroirs. De fait, si Aristote a bien fait cette démonstration par contradiction dans l'Organon, Platon montrait déjà dans le Ménon qu'il existait des nombres irrationnels, ce qui laisserait penser que c'était déjà un fait connu à son époque.

Les suicides de masse sont plausibles, si l'on pense, comme Aristote semblait le faire, que Pythagore était presque considéré comme un dieu vivant par ses disciples plus d'un siècle auparavant :

  • « Aristote rapporte que les habitants de Crotone ont appelé Pythagore Apollon Hyperboréen. » (Élien, Histoires variées, II, 26)
  • « Aristote aussi raconte, dans son ouvrage Sur la philosophie pythagoricienne, que les pythagoriciens conservent soigneusement dans leurs doctrines ésotériques une division du genre en espèces, qui est en gros la suivante : la première espèce d'animal raisonnable est Dieu, la deuxième l'homme, et la troisième quelqu'un comme Pythagore. » (Jamblique, Vie pythagorique, 31)

(Et puis bon, d'aucuns pourraient arguer qu'il s'agissait d'un autre régime de la vérité, Giordano Bruno se laissant brûler parce que tenant à sa vérité)

Malheureusement, ce qu'on sait des pythagoriciens passe largement par Aristote, donc possiblement biaisé. Et d'autres sources affirment qu'à l'époque d'Aristote, il ne restait de toute manière presque plus de pythagoriciens :

  • « En effet, les derniers pythagoriciens, ceux-là mêmes qu'Aristoxène a connus, furent Xénophile de Chalcis en Thrace, etc. » (Diogènes Laërce, Vies, VIII, 46)
  • « Le pythagoricien Xénophile de Chalcis avait deux ans de moins que Gorgias. » (Valère-Maxime, Faits et dits mémorables, VIII, XIII ; Étrangers, 3)

Pline affirme qu'il vécut 105 ans, lorsque Gorgias vécut 108 ans, on en déduit donc que les pythagoriciens auraient disparus avant même la naissance d'Aristote…

Nocline 🌬🍂• La Bombe Humaine♅✨• (@Nervia_Nocline): "À dérouler jusqu'au bout ↘" / Twitter

Je vais dire un truc qui peut être très mal pris, alors avant de commenter allez boire un thé, merci.

Je m'interroge sur cette idée que notre corps nous appartient, et non à la société. Comment se fait-il que ce soit une idée si répandue, de plus en plus répandue ?

Si ça vous paraît si évident, essayez de comprendre que ce n'était pas le cas il y a quelques siècles en France. Que ça ne l'est toujours pas dans d'autres pays ou régions du monde. Qu'il y a 40 ans un Hans Jonas pouvait écrire Le Principe responsabilité sur l'idée même que notre corps ne nous appartient pas plus qu'à la société. Rappel que Le Principe responsabilité entraina des débats au Bundestag allemand, c'est comme si on débattait à l'Assemblée du dernier Finkie, hein. Qu'il en est ressorti l'idée du principe de précaution, aussi.

Je suis pas en train de dire que c'est une mauvaise chose. J'ai pris position par le passé et je continue de le faire : notre corps n'appartient qu'à nous. Anarchisme quelque peu individualiste. Simplement je m'étonne du fait que ça paraisse si évident à toute une génération. Est-ce là le passage de l'episteme collective à l'individuelle narcissique dont Anselm Jappe tirerait les traits dans La société autophage ? Je me pose pas mal de questions. Ça semble correspondre avec le primat du néolibéralisme en effet.

Emily is writing a book (@EtheHerring): "I don't think any of you can understand how happy this makes me. Photographic evidence of people climbing up the side of the Collège de France @cdf1530 to listen in on Bergson's lecture…" / Twitter

Oui, la mode des philosophes super-stars ne date pas d'hier. Au point que toute une génération a pris Bergson comme le mastodonte à abattre (cf. Politzer et sa tortue). Faut dire il était l'exemple de la philosophie française à l'époque (les nazis en font un aryen d'honneur...).

Note: À la recherche d'un langage philosophique

Pause dans mon boulot.

À la recherche d'un langage philosophique (selon l'hypothèse Sapir-Whorf modérée).

(soit dit en passant : l'invalidation de l'hypothèse Sapir-Whorf dans sa version radicale tendrait à invalider l'utilité de l'écriture inclusive comme pouvant modifier les catégories mentales)

(mais j'ai qu'une demi-heure de pause alors je vais pas partir là-dedans et je vais me contenter de mettre ça sur ma liste des articles à écrire)

aUI

Bref. Je commence par l'aUI, fait pour communiquer avec des extra-terrestres en 1950.

Il y a des trucs que j'aime bien. Les noms des couleurs par exemple : le blanc c'est l' « agrégat des qualités de la lumière », la couleur étant la « qualité de la lumière ». On prend le spectre visible et on numérote : le vert est donc « troisième qualité de la lumière ».

Raison de pas l'adopter : c'est sexiste as hell. Genre la langue française c'est le parangon de l'égalité des genres à côté. Vous avez une lettre pour « homme, personne ». De là on dérive le terme pour la femme : « objet-personne passive ». Le « mâle » c'est « chose vivante active », la « femelle » : « chose vivante non-active ».

C'est dommage de se retrouver avec ces travers, parce que le langage a des qualités intéressantes.

Le terme pour ami, par exemple, c'est littéralement « personne-ensemble-bien », le mot paix c'est « esprit-ensemble-bien ».

Láadan

Tiens, en parlant de féminisme, d'écriture inclusive, de Sapir-Whorf… Láadan, langage construit féministe en 1982. L'idée est justement de changer les représentations mentales avec un langage centré sur la femme, pouvant exprimer sans ambigüité les émotions.

Ainsi tout est neutre ou féminin, de base. Il faut ajouter -id pour le mettre au masculin.

thul : « mère/parent » thulid : « père »

On trouve même des termes permettant de décrire la non-binarité :

withidetho : « s'identifiant comme mâle »

Ce qui de nos jours crée l’ambiguïté (pas plus que la langue française mais bon). Si je veux écrire « droits de l'Homme », je préfère avoir un neutre signifiant « êtres humains ». Ici, nous avons :

with : personne, femme, adulte.

Ce qui est problématique : parle-t-on des droits des personnes, des droits des adultes (donc en excluant les enfants), des droits de tous les êtres humains, ou bien des droits des femmes spécifiquement ? Il n'y a pas de mot pour « humain », ni même pour « un être ».

Après, la nature agglutinante du langage permet de faire des trucs intéressants.

elasháana : « avoir ses règles pour la première fois » hena : « sœur de naissance » héena : « sœur de cœur » doóledosh : « une douleur qui devient soulagement parce qu'elle apporte la fin de l'anticipation de son arrivée » widazhad : « être enceinte trop longtemps et désirant que ça se termine » https://laadanlanguage.wordpress.com/articles/articles-by-suzette/laadan-sampler/

Donc on semble aller dans la bonne voie, mais l'approche militante du truc laisse des ambiguïtés et ne semble pas permettre la métaphysique.

Toki Pona

Je passe sur Toki Pona, assez connu mais beaucoup trop ambigu (et fait pour, d'ailleurs) :

jan utala : « personne combat ». On parle souvent d'un soldat/guerrier, mais ça peut aussi être un militant, une personne combative, etc. Beaucoup trop d'interprétations.

C'est bien pour la poésie, notamment, ça permet des images. Mais c'est compliqué de penser de manière pointue avec ça.

Lingua Generalis

On va éviter les langages pré-XXe siècle, parce que depuis l'Encyclopédie on sait que leur approche n'est pas la bonne. La Lingua Generalis de Leibniz est intéressante en ce qu'elle a servi de base au calcul binaire. (et personne ne me comprend quand je dis que Leibniz a un esprit de programmeur, que sa philosophie c'est une programmation orientée-objet primitive… Ça me sidère d'avoir dû me battre sur ce terrain avec des profs et des étudiant·e·s back in the days)

Ce qui me laisse avec deux-trois possibilités :

  • Loglan
  • Ithkuil

Ithkuil

Ithkuil, je vous montre juste sa graphie, vous allez comprendre que le délire est là.

Ça signifie : « Si seulement le médecin n'avait pas mangé sa nourriture d'un coup comme ça. » Ce n'est même pas une blague. Rien que pour l'écriture du machin, il y a 96 caractères « primaires ». Ajoutez 96 aspects secondaires, des diacritiques, des modificateurs… http://ithkuil.net/11_script.htm

C'est juste trop complexe à mémoriser et à utiliser.

Même en caractères romains ça devient complexe : Tram-mļöi hhâsmařpţuktôx. Cette phrase signifie : « Au contraire, je pense qu'il est possible que ce chemin de montagne rugueux bifurque à un moment donné. »

Mais ce langage est intéressant tout de même. C'est jusqu'à présent le plus pointu qu'il m'ait été donné de voir. Il permet de comprendre une situation dans son ensemble, de manière holistique et non inter-relationnelle. Je le garde comme candidat, tout en sachant qu'il est bien trop complexe pour que j'ai réellement envie de l'utiliser.

Pourquoi chercher ?

Comprenez-moi bien : si je cherche un tel langage, c'est pour arriver à une distinction plus pointue. En français, si je dis « l'objet », est-ce que je parle de la chose en-soi (bref, de l'être), de l'objet tel qu'il m'apparait là (perception sensible), de l'objet tel qu'il est imprimé en mon esprit (phénomène mental) ? Et le terme même d'objet est chargé d'une étymologie : ob jectum, « ce qui est placé devant ». À partir de cette étymologie, des traités entiers pourraient être écrits (et l'ont été) pour en saisir le sens. Des termes allemands comme Aufhebung ou Dasein sont juste intraduisibles dans leur sens complet. C'est pour toutes ces raisons que je cherche un langage philosophique. Un qui ne soit ni grec ni allemand, parce que chargés d'une histoire (suffit de regarder le débat sur Gegenstand/Objekt chez Kant pour voir que si Kant avait pensé dans une langue construite plus claire nous n'aurions pas de telles difficultés interprétatives).

(tant qu'on y est, mentionnons dans ce carnet de bord le bouquin du Maître Umberto Eco : The Search for the Perfect Language [je n'ai pas trouvé la traduction en français], qui ne résout pas notre problème actuel mais doit être passionnant à lire)

On me souffle aussi l'existence du Kotava.

Ça nous fait trois-quatre langages : x Ithkuil · Loglan et son dérivé · Kotava

Je regarderai ça plus tard.

Kotava

Kotava, depuis 1975, a une bonne documentation (notamment en français mais pas seulement), des tas de traductions d'œuvres littéraires, etc. Me parait plus simple que l'espéranto et plus « joli », ce qui est un bon point. Maintenant, le but avoué est juste la communication entre les êtres humains.

Et le problème que j'ai avec la documentation, c'est qu'on a bien un dico mais peu d'explications sur le fonctionnement des radicaux (contrairement à Ithkuil qui faisait l'inverse).

Exemple :

abdi = "avant dans le temps" De là on dérive abdif = "précédent", mais également abdilaf = "préalable" et abdinaf = "préliminaire".

On voit que ce qui distingue « préalable » de « préliminaire » n'est qu'une lettre. Pourquoi cette lettre plutôt qu'une autre ? On pourrait penser que la terminaison en -af fait l'adjectif, mais en fait non, comme en témoigne le couple

abrotcaf = « long (spatialement) » abrotcif = « long (temporellement) ».

En fait, on apprend que ce serait le suffixe en -f ou -af qui fait l'adjectif.

(encore une fois, pourquoi changer juste une voyelle, pourquoi un i donne une idée temporelle et un a une idée spatiale ?)

Autre exemple : ti = « être (verbe) ». L'être, c'est tise. Pourquoi -se ? J'ai beau chercher dans la doc, tout ce que je trouve pour le décomposer c'est :

ti-s-e ti = être tis = ce qui est activement en train d'être tise = dans un tout, la partie qui est activement en train d'être.

Ce qui pose un tas de problèmes philosophiques (qui ne se posent pas en français tel quel), alors que ce n'est juste que le choix d'une personne qui passait par là. L'être est-il actif ou passif ? Faudrait-il dire tine dans ce cas ? L'être est-il partie d'un tout ? Ne faudrait-il pas écrire tis tant que l'on n'a pas démontré le non-être ? De fait, tisik = "un être", or -sik montre un agent, quelque chose qui agit, qui fait l'action. Donc je ne pense pas me tromper dans ma décomposition. Et du coup se pose le problème : un être, en tant qu'être, est-il toujours un agent ? On voit que ce choix est simplement motivé par la nature même du langage : ti étant un verbe, il est logique qu'il y ait un agent qui soit : tisik. Mais c'est exactement le travers dans lequel tombe Descartes avec le cogito.

C'est pour ça que je fais attention. C'est passionnant, j'en conviens, et on pourrait penser métaphysiquement à partir de ça. Juste les règles établies par ce langage ne sont pas tout à fait claires.

Loglan

Loglan, « logical language », 1955. On est avant les ordinateurs, on commence à entrevoir des moyens de communiquer avec eux (on est à l'époque des cartes perforées, je rappelle). Création d'un langage logique pouvant être compris par une machine (en tout cas, tel qu'on imaginait le truc à l'époque).

Faut comprendre le délire : à l'époque, on pensait pouvoir créer des intelligences artificielles avec qui on pourrait communiquer par le langage. Il fallait donc une langage assez clair et précis pour être compris. L'intelligence artificielle était alors perçue comme pouvant résoudre n'importe quelle tâche du moment qu'on la lui expliquait correctement. Pour la petite histoire, c'est cette approche « n'importe quelle tâche » qui, étant une impasse à l'époque, a conduit au développement de la psychologie cognitiviste (et plus largement à la révolution cognitive, hein). Coucou @SootyHiminn. (Ça et Noam Chomsky. Parce que bon, faut le dire, Noam Chomsky c'est le bien.) Pas pour rien que ça parle d'information, de computation, etc.

Bref, Loglan est le premier langage logique développé pour ça.

Problème : Loglan est copyrighté (enfin, c'est compliqué, je laisse les libristes vous expliquer ça). Donc on va se tourner vers son dérivé Lojban, qui emprunte les trucs biens de Láadan et vise d'autres buts (notamment être un langage utilisé dans les milieux académiques).

Lojban

Sur le papier, il y a pas mal de pour. C'est à la fois logique, sans ambiguïté, capable d'exprimer des idées complexes, mais également et en même temps les émotions ou le contexte associés à ces idées. Et… la graphie n'est pas fixe. Je veux dire : on n'est pas forcé d'utiliser l'alphabet latin classique, le Lojban se veut culturellement neutre en se concentrant sur les phonèmes et non les graphèmes.

Donc, tout naturellement, vous pouvez écrire en Tengwar. http://vodka-pomme.net/projects/tengwar-for-lojban/lojteng#learn

Faut comprendre que tout ce qui est oral doit pouvoir être transcrit sans ambiguïté. Tout ce qui est du ton de la voix, notamment (par exemple la fameuse ironie dont les typographes se demandent s'il ne faut pas une ponctuation spécifique à l'écrit). Donc à l'écrit vous n'aurez pas de ponctuation, ou alors elle est prononçable. Les questions, par exemple, n'ont pas de point d'interrogation mais un mot qui indique qu'il s'agit d'une question.

Indicateurs d'intention

Pareil pour les émotions, les incertitudes, etc. Il existe des marqueurs, des indicateurs pour définir la position du locuteur face à un énoncé. Ces indicateurs ont même un modificateur d'intensité. Et on peut les surajouter. Et définir leur domaine. C'est juste dingue. J'adore. C'est mieux que chercher le bon emoji.

Posons un exemple pour que ce soit clair pour @SootyHiminn :

mi benji do le ckana = « je te mets au lit »

Maintenant si j'ajoute les indicateurs :

.ei,nai,ru'e.a'oro'u mi benji do le ckana = « je te mets au lit (je pourrais ne pas le faire mais j'ai un espoir sexuel) » Ce qui est l'équivalent dans ce langage de, grosso modo, « je te mets au lit 😶😏 », sans indication d'intensité.

Parce que je peux tout aussi bien exprimer ceci :

.a'oro'u,nai,cai mi benji do le ckana = « je te mets au lit (et je n'ai pas d'arrière pensée sexuelle mais je suis pas contre non plus) ».

Et là les emoji sont battus.

Pire, on peut ajouter une notion de temporalité dans ces indicateurs, ou marquer l'empathie :

.a'oro'ubu'onai mi benji do le ckana = « je te mets au lit (et j'avais un espoir sexuel mais plus maintenant) » .a'oro'udai mi benji do le ckana = « je te mets au lit (et tu dois avoir quelque espoir de sexe je suppose) ».

C'est assez impressionnant ce que ça laisse comme possibilités.

Fonctionnement

C'est un langage à prédicats logiques, mais sans limitation quant à la validité de l'énoncé autre que formellement.

X est à l'intérieur de Y. Il est tout à fait possible d'écrire « La boîte est à l'intérieur du chat. »

D'une certaine manière, c'est l'étape après la logique formelle, Lojban y ajoute du sens sémantique, des indicateurs d'attitude (« je pense que le chat que j'aime est à l'intérieur de la boîte »), tout en gardant des apports logiques et mathématiques. C'est sans doute le langage le plus carré que j'ai pu trouver, qui reste utilisable. Ithkuil a beau balancer qu'il ne propose pas un changement de paradigme, mais se contente de poser les bases pour un tel changement. De l'aveu même de son auteur il faudrait des dizaines d'années Ces dizaines d'années, Lojban les a. Il a plus de 1300 racines qui permettent de former des phrases et des mots par combinaison. Des dicos. Une documentation. Des cours. Une communauté active bien qu'un peu nerd.

Langage philosophique ?

Mais la structure même du langage, ce qui fait sa force, le rend quelque peu impraticable à de la métaphysique, qui traite d'un niveau plus fondamental encore. Ou alors je n'ai pas encore trouvé l'angle d'approche.

Par exemple, en aUI, vous avez « cs », « chose-existence », la chose qui est, autrement dit l'être. C'est simple.

En Kotava, on a vu « tise » dérivé de « ti = être », qui est dans le dico mais qu'on peut très bien utiliser « tin » pour noter une passivité d'un être-tout.

Et en Kotava, ce changement est certes un néologisme qui n'est pas dans le dico, mais qui est compris tout de suite. Même pas besoin de passer un paragraphe, un chapitre, à expliquer.

Là où j'ai un souci avec Lojban, c'est qu'il ne semble pas possible de traduire « l'être » dans sa version la plus large et englobante possible. L'Être en tant que tout ce qui est. J'entends par là : cs, c'est simple. tise c'est simple. Gleki donne respectivement deux gismu pour l'aUI cs : « dacti » et « cu ». Or, « dacti » ne traduit qu'une chose matérielle, là où le c d'aUI ne faisait pas mention de la matérialité de la chose.

Et c'est assez dingue. Vous avez deux termes pour désigner l'éther/le fait d'être éthéré, mais le fait d'être est problématique en soi.

Alors bien sûr, Lojban permet l'incorporation de termes étrangers. Il y a des règles très précises pour encadrer ça. Le wiki donne l'exemple des spaghetti qui deviennent spageti, mais si ce n'est pas dans le dico il faut définir ces termes comme des variables informatiques.

Bien sûr que Lojban permet des énoncés philosophiques très précis, je ne dis pas le contraire.

Dans le second exemple, il permet de décrire une expérience subjective consciente en tant que propriété. C'est juste un terme. C'est cool.

Mais vous voyez le souci : il n'y a pas de verbe à proprement parler. L'énoncé va se construire comme en logique formelle. De sorte que l'on manque d'un terme pour décrire l'Être, parce que « être » est déjà inclus dans l'énoncé. Je sais pas si je suis clair.

Quand je dis « je t'aime », ça se décompose ainsi :

je = une entité qui existe aime = propriété de l'entité toi = une autre entité qui existe, qui reçois comme propriété « être aimé ».

C'est comme ça que raisonne Lojban.

Mais quand je dis : « l'être est », c'est intraduisible en tant que tel :

Il existe quelque chose qui a pour propriété d'être.

Et ça, je n'arrive pas à le trouver en Lojban. Tous les autres langages jusqu'à présent avaient un terme pour ça. Ici ce ne semble pas possible. (L'une des œuvres majeures de la philosophie du XXe siècle, Sein und Zeit, Être et Temps, se trouve ainsi amputée d'une traduction pour la raison même qui est décrite dans ses pages : l'oubli de l'être…)

Ou alors il faut faire un choix. Considérer que l'Être « existe » (ex sitere : « se tenir hors de »). On a alors un terme assez flou mais qui peut faire le job :

lo zasti : « ce qui existe, la chose qui est réelle, l'existant »

On est presque sur de l'étant heideggerien…

Mais c'est complexe à utiliser, puisqu'ici sont mélangés les concepts de réalité, d'existence, d'actualité. Il faudra préciser (avec les outils du langage ou avec un paragraphe externe) ce que l'on entend précisément par là. Mais déjà, on sait que l'on ne parle pas du concept même d'existence, sinon l'on aurait dit :

lo si'o zasti

Ce sont des considérations complexes, et je les brosse à gros traits pour les besoins de la recherche ici. Mais ça montre toute la difficulté d'utilisation du Lojban. Sa grammaire est certes super simple mais profonde, il y a de bons côtés, mais il faut sans cesse chercher dans le dico. Vraiment. Parce que le sens va dépendre de l'ordre des mots, et que les gismu ont chacun leur ordre propre. Bref, c'est intéressant mais on dirait ces gens qui ne font que feuilleter le Bailly ou le Gaffiot pour trouver le sens d'une phrase. C'est sans doute moins complexe pour le Lojban, d'autant plus que ce langage est parsable, autrement dit utilisable par un ordinateur : on peut facilement créer des aides de traduction Lojban-Français si besoin. Je reste quand même perplexe.

Quelques notes

De petits trucs sont à noter également : comme il n'y a pas réellement de signes de ponctuation, que même le début d'un paragraphe ou la fin d'un chapitre peuvent être notés explicitement avec des mots, ça donne un ensemble complexe à appréhender. Pareil pour les noms propres, qui sont écrits phonétiquement, ce qui devient une horreur à gérer (parce que phonétiquement dans la langue d'origine, et parce que va retrouver le nom d'origine à partir de ça toi…).

Exemples :

mi'e .iomlis. = « Je suis Yomli » (ajout du "s" prononcé parce qu'obligation de terminer par une consonne, donc prononcé : Iomlisse) .aideger. se cukta lu lo zasti .e lo temci li'u = « Heidegger a écrit "Être et Temps" »

Conlang Critic

Bon, je suis tombé sur les vidéos d'un critique de langues construites. Je suis loin d'être linguiste, il est plus calé que moi sur le sujet, mais on a relevé des trucs similaires sur Lojban : https://www.youtube.com/watch?v=l-unefmAo9k

Sur aUI, le problème de sexisme évoqué semble avoir été corrigé dans une version plus récente (mais je suis pas le seul à l'avoir remarqué) : https://www.youtube.com/watch?v=k_z41hk_lUM

Sur Laàdan, il note qu'en réalité l'anti-sexisme de ce langage le rend encore plus sexiste, puisqu'il est ou bien impossible de parler des femmes spécifiquement, ou bien impossible de ne pas parler du genre d'une personne ce qui exclut les non-binaires. https://www.youtube.com/watch?v=ZkVF6MsVgmE

Oui, Toki Pona est génial. Ça s'apprend vite (un week-end si on ne fait que ça), c'est élégant de simplicité, et en fait une bonne langue internationale pour la communication basique. Mais pas pour la philosophie, les sciences et tout ce qui est technique. https://www.youtube.com/watch?v=eLn6LC1RpAo

Ars signorum et Ygde

Mentionnons le Ars signorum de 1661 qui est vraiment très intéressant (et pour moi va dans la bonne direction par rapport à Wilkins souvent cité). Pas assez de documentation pour être utilisable, c'est dommage. https://www.frathwiki.com/Ars_signorum

Dans cette même direction, on trouve le Ygyde, le « Linux des langues construites ». Pas mal nerd, intéressant… http://www.ygyde.neostrada.pl/index.htm

L'idée commune entre les deux (et avec l'aUI et Toki pona), c'est d'avoir une langue agglutinante.

Un écran d'ordinateur ça va être odoje = "image-machine"

On voit que c'est trop flou, d'autant que les règles sont très précises (5 ou 7 lettres pour un nom).

C'est d'autant plus absurde quand on regarde le nom de pays :

Montenegro est nommé bijity = littéralement « le pays se trouvant à longitude 20°, latitude 121° »

On a une précision assez dingue (trop dingue, mais que j'aime bien) sur ça et du flou, de l'arbitraire sur d'autres trucs :

Le charbon c'est otybeky = « vieille plante rigide et solide »

WTF ? À côté de ça, je vous laisse regarder les couleurs :

Oui, c'est de l'hexadécimal. Pareil, on est sur une base 8. Autrement dit il y a 64 heures dans une journée, de 64 minutes, de 64 secondes.

À part ça, j'ai pas grand chose à en dire. C'est plus « évolué » que Toki Pona, il y a de bonnes idées et c'est utilisable rapidement. Mais c'est une langue faite pour le fun, pas pour l'écriture de textes académiques (et puis, la racine -li est à la fois utilisée pour dire « philosophique » et « vidé de sens, absurde », ça peut faire rire, surtout quand on construit l'éthique comme une « connaissance philosophique du care »).

Lincos et Cosmicos

Notons également comme une curiosité Lincos : https://en.wikipedia.org/wiki/Lincos_(artificial_language) Créé pour servir de communication avec les aliens, il fut utilisé par SETI mais également testé sur des baleines à ce que j'ai pu comprendre (mais on a pas de réponse…). Il est présent dans deux films.

On en trouve une révision, Cosmicos, qui est juste passionnante à lire : http://www.brunobassi.it/scritti/lincos.html Ça explique comment donner les bases mathématiques de manière simple à partir de « bips » et de signaux radio.

Langues auxiliaires

Et je ne parlerai pas des langues auxiliaires comme l'Esperanto, d'une parce que pour l'avoir pratiqué il y a plus simple (et que les seules raisons de sa popularité sont historiques), de deux parce que d'autres sont plus rapides à saisir pour des philosophes. En peloton de tête : Interlingua, Latino sine flexione, et Glosa. Glosa va plus puiser ses sources dans le grec, Latino sine flexione est un latin simplifié, interlingua va chercher chez les deux. Dans tous les cas on a là les deux langues philosophiques enseignées.

Mais dans tous ces cas : 1/ On se retrouve avec le problème des racines chargées de sens. 2/ On n'enlève pas les ambiguïtés dues au langage.

Pas pour rien que Leibniz, qui écrivait en latin, voulait créer une Characteristica universalis, une langue philosophique. Qui pourrait être mathématisée de telle sorte qu'on en déduirait la validité des énoncés (ce qui a donné les langages arithmographiques dont on a peu de représentants)… avec une machine faite de blocs de marbre et des cartes perforées (on en rigole, mais Leibniz est l'inventeur de la première machine à calculer capable de faire les quatre opérations arithmétiques basiques, celle de Pascal ne faisait que les deux premières : quand je vous disais que Leibniz est un philosophe qui pense en terme de programmation informatique mais que personne ne me croit…).

Sanskrit

Reste le cas du sanskrit. Là, je suis partagé. Certes, on a des gens qui défendent bec et ongles le sanskrit comme LA langue logique, philosophique par excellence. Je suis pas assez calé pour le dire.

De l'autre côté, elle paraît super complexe. 48 phonèmes, c'est trop. Si c'est juste la nature agglutinante de la langue qui en fait une bonne candidate, bah autant apprendre l'allemand.

X-1

Pareil, quand on va voir du côté des langues logiques : X-1. On pose des variables, on pose une fonction sur ces variables. Simple, clair, efficace, mais autant apprendre un langage de programmation, parce que c'est exactement ça. https://www.frathwiki.com/X-1

Characteristica universalis

(je reviens sur Leibniz, parce que cet article de Wikipédia est vraiment très intéressant, ça présente superbement : https://en.wikipedia.org/wiki/Characteristica_universalis Donc si l'on suit Cohen, le seul langage qui s'en rapproche ici c'est Ithkuil. Lojban manque du symbolisme, ou d'une manière détournée)

Arahau

Une autre curiosité : Arahau, de 2006, qui a l'air génial (s'inspire du dualisme, notamment), simple et très concis (je vous montre la version du Notre Père). Problème : la documentation est en russe. Dommage. https://www.frathwiki.com/Arahau

Note

Bible et mythes aujourd'hui.

Exposé « qui devait se faire il y a un mois » sur la représentation angélique. 30 min de Wikipédia sur les anges, puis 5 œuvres présentées mais pas commentées. « C'était bien », dit la prof.

Suit 15 min de reprise par la prof.

« Vous avez dit que les anges n'avaient pas de libre-arbitre, et pourtant vous les qualifiez de personne, or faut avoir fait un peu de métaphysique mais si l'on n'est pas doué de libre-arbitre on n'est pas une personne. »

PARDON ?! (au passage, on repassera pour « pas doué de libre-arbitre » quand le tiers des anges se soulève avec Lucifer, hein)

« Fra Angelico il a peint ça, et on voit que pour un peintre du XVe siècle il était en avance : pendant que les hommes se reposent, les femmes veillent. »

Bah oui, les prêtres dominicains du Quattrocento étaient connus pour leur féminisme.

La phrase exacte, je l'ai notée : « c'est évident le message : les femmes veillent, les hommes dorment ». Dix minutes avant, elle reprochait à l'étudiante de l'exposé : « il ne faut surtout pas tomber dans l'interprétation ou le commentaire de la Bible ». Ah. Mais appliquer nos catégories actuelles sur des peintures du XVe, ça, on peut. C'est pas de l'interprétation ou du commentaire.

Mais le « on ne peut pas parler de personnes », j'avais envie de lui hurler dessus. Lis Schopenhauer (bon, ok, mauvais exemple), lis Locke, les matérialistes peuvent définir la personne comme uniquement corporel (Masachi Osawa s'en rapproche). Spinoza, bordel, Spinoza qui a fait son éducation philosophique à travers les textes juifs ! Les trois personnes divines de la religion catholique : le Père, le Fils et le Saint Esprit, t'en fais quoi ? Tu les dotes tous individuellement de libre-arbitre ?

Et puis, étymologiquement ça veut dire « masque ». C'est pas justement comme ça qu'iels apparaissent aux humains ? Lucifer ne prend-il pas un masque charnel en apparaissant comme le Serpent ? Je reprends ses propres termes : « Lucifer prend l'apparence du Serpent ». So much pour le « il faut pas interpréter la Bible » : Lucifer n'est pas associé au Serpent dans la Genèse. C'est interpréter que d'en faire une seule entité.

Note: Le Jeune Karl Marx

Je viens de voir Le Jeune Karl Marx, film de 2017 retraçant les jeunes années du prophète hégélien.

C'est du boulot, il était recommandé par le prof de philosophie politique.

C'est un biopic qui part de 1844 pour aboutir à l'écriture du Manifeste en 1848. Marx avait donc entre 26 et 30 ans, Engels deux ans de moins.

La forme

Sur la forme, il y a peu à en dire : les acteurices sont de différentes nationalités, et le doublage a la particularité de garder un accent pour montrer cet internationalisme des protagonistes. C'est pas con, un entre-deux entre le tout sous-titré et le doublage classique. On regrettera un générique de fin qui tache un peu : une série d'images des différentes luttes entre Marx et nos jours, sur la musique Like a Rolling Stone. On comprend l'intention : montrer l'actualité encore prégnante de l'analyse marxiste, mais c'est mal fichu.

Oh et Olivier Gourmet en Proudhon. Même si j'aime bien l'acteur, il y a une différence de 20 ans entre lui et le personnage qu'il joue. Manque de cheveux et de barbe.

On constate aussi une plus grande place des femmes (Jenny von Westphalen, Mary Burns), et au vu de leur place dans le film, on ne peut que se demander pourquoi ces scènes de cul en début et milieu de film. Inutiles, tradition classique du cinéma qui pense avoir besoin de ça.

Le fond

On constate bien la misère financière de Marx, ses exils et rapports au pouvoir, mais également l'appartenance sociale de Engels. La relation de Marx (docteur en philosophie) avec Proudhon (autodidacte) est affichée, Marx dominant intellectuellement ce dernier. Pourtant, dans leur correspondance ultérieure, Proudhon saura se défendre sur ce plan, ce qui est assez remarquable.

Petit point qui me fait tiquer : Bakounine est présenté comme faisant partie de la « cour » de Proudhon, mais reste pas mal en retrait, dès 1844 dans le film. Or c'est plus tard qu'il deviendra ami avec Proudhon, et qu'en tant que traducteur de Hegel il l'initiera à la philo allemande (période d'écriture de la Philosophie de la Misère).

Autre point : la correspondance Marx-Proudhon. On sait à travers cette correspondance qu'à Bruxelles Marx et Engels sont associés à Philippe Gigot (évincé du film). En fait, Marx, Engels, Gigot et quelques autres fondent à Bruxelles un comité de correspondance, pour organiser les militants des différents pays.

C'est par ce biais que Proudhon est contacté, et mis en garde contre Grün. Or, dans le film, Proudhon insiste deux fois pour qu'ils établissent une correspondance (une fois en 1844 et une autre en 1846), à l'oral. Marx se déplace à Paris alors qu'il vient d'être expulsé de France (et n'a donc pas de passeport) pour expliquer ce qu'une lettre suffit.

On comprend l'intérêt de montrer l'action en tant que film, reste que ce n'est ni cohérent dans le film, ni logique de faire référence à une correspondance qui n'existe pas (et la remarque de Proudhon dans le film pointe très justement cette incohérence).

Le film montre aussi la refondation de la Ligue des justes en Ligue des communistes. On voit bien le travail en amont, mais la conférence de juin 1847 est expédiée, si bien qu'on a plus l'impression d'un coup d'État interne. C'est, dans le film, la première occurrence du terme « communisme », et on ne comprend pas d'où Engels le sort, pourquoi il est compris, etc. Et ce, justement à cause du fait qu'on n'a pas parlé du Comité de correspondance communiste de Bruxelles avant. 'z'ont déjà la banderole rouge, le logo, le nom, la devise, c'est balancé d'un coup et hop ça fait des communistes.

Éclipse. On se retrouve en Belgique en janvier 1848, sur la plage, où Engels tente de convaincre Marx d'écrire le Manifeste.

Mais en fait, à l'époque, il est déjà écrit : rédigé entre décembre 1847 et janvier 1848, la Ligue les ayant chargés de ça début décembre. Marx était présent au congrès de décembre, il n'a donc pas besoin d'être convaincu par Engels, sauf pour des raisons de scénario.

S'ensuit une scène où l'on voit la rédaction du Manifeste. À la première ligne, Marx raye « croquemitaine » et le remplace par « spectre » qui hante l'Europe. Et ceci est problématique. C'est problématique, parce que Derrida a consacré un bouquin sur le sujet : Spectres de Marx, où il tente de comprendre la notion de spectralité chez Marx. Soit Derrida s'est gouré, le manuscrit contenait bien une rature et Marx a préféré le terme de spectre pour une raison ou une autre. Soit Derrida ne s'est pas gouré et il n'y a pas eu cette correction, Marx pensait bien la notion de spectralité à partir de Hamlet.

Retour sur l'incohérence des correspondances Marx-Proudhon : en fait, c'est Engels seul qui était à Paris, mais il n'y a pas rencontré Proudhon. Il a cependant pu se procurer Philosophie de la misère, pour l'envoyer à Marx.

Lê Nguyên Hoang (@le_science4all): "Je me suis préparé un peu de lecture pour les mois (années ?) à venir :P Objectif : comprendre le(s) premier(s) chapitre(s) des thèses…" / Twitter

Même si la thèse de @MonsieurPhi m'a l'air très intéressante, et à la lecture de l'abstract assez fluide, je me sens tout petit. L'humilité est une bonne chose quand elle pousse à aller plus loin.