Note

« On ne doit pas gagner plus en étant au chômage qu'en travaillant », dénonce Muriel Pénicaud Louis Boyard (@l_boyard) sur Twitter : « Réponse A : on augmente les salaires ; Réponse B : on réduit le temps de travail ; Réponse C : on réduit les aides sociales. Selon vous, quelle sera la réponse du Gouvernement ? »

Alors, on sait tous que ce sera la C. Reste que les raisons invoquées sont données dans l'article même, et que les réponses A et B n'y changeront rien.

On est d'accord que c'est dégueulasse de foutre dans la merde des personnes déjà sous le seuil de pauvreté sur une cotisation.

J'ai oublié de dire : ce type de procédé de Pénicaud est particulièrement retors, que @Le_Stagirite montre très bien dans son schéma très scientifique à partir de 17:07 : https://www.youtube.com/watch?v=Q_EAxOYcS7E?t=1027

Opposer les intégrés aux plus pauvres pour préserver les plus puissants.

Note

Devoir à rendre : compte-rendu de lecture d'un article ou bouquin tiré d'une bibliographie de 28 références, dont 8 en anglais et 2 en italien.

Difficulté : dans deux jours, en pleine fermeture BU et BS. Les bouquins ne sont pas en stock, faut faire marcher le prêt inter-u.

Difficulté supplémentaire pour les non-anglophones : les seules références trouvables en ligne sont deux articles en anglais, dont un seulement grâce à Sci-Hub puisque la BU n'a pas d'abonnement pour cette revue.

Bon bah c'est parti pour 20 à 30 pages en anglais.

Note

Community.

Vous avez eu une journée de boulot merdique ? Community.

Ça va pas fort en ce moment et vous avez besoin de rire ? Community.

Vous vous sentez seul·e ? Community.

C'est la déprime et vous voulez de la chaleur humaine ? Community.

Sérieusement, Community c'est mon remède quand tout le reste a échoué et que je peux partir en couilles à n'importe quel moment.

https://www.youtube.com/watch?v=MOOEa5C71x8

Note

Tiens, je vous ai pas raconté le lien entre Bilbo le Hobbit, l'Odyssée et Pirates des Caraïbes 3. En fait les trois sont une incarnation culturelle du même concept lié à la sujétion (mécanisme philosophique de devenir un sujet pensant) : l'expérience. L'expérience, quelle qu'en soit l'acception (y compris scientifique donc) vient d'une même étymologie.

ex (en dehors) + *periri (à travers, au bout). L'idée commune à toute forme d'expérience, c'est celle d'être allé à un endroit, et d'en être revenu. Sur la route, on surmonte des périls (même étymologie), et on devient un expert (même étymologie).

Il y a l'idée de l'aller-retour. C'est le mécanisme en jeu dans les romans de Rabelais à partir du moment où l'on passe le flambeau à Panurge.

L'aller-retour. L'Odyssée, base des romans dans leur forme moderne, joue bien là-dessus. Ulysse, parti en guerre, doit revenir. Ce n'est donc pas un hasard de voir le sous-titre de Bilbo le Hobbit : Histoire d’un aller et retour. Venant d'un Tolkien fin philologue, ce n'est pas étonnant. Bilbo y gagne une expérience que n'ont pas les autres hobbits, ce qui fait de lui un véritable sujet (et qui fait donc de Bilbo le Hobbit un très bon conte à lire et faire lire aux gosses, du coup).

Et Pirate des Caraïbes 3 ? Déjà le sous-titre : Jusqu'au bout du monde (At world's end). On retrouve l'idée d'aller jusqu'au bout. Mais il contient bien le moment le plus WTF de la saga : le monde des morts, auquel on accède… en retournant le bateau. On franchit la limite, pour ensuite en revenir. Ce passage montre l'expérience des protagonistes. Ils ont gagné en expérience, suffisamment pour la grande bataille finale.

C'est sans doute un schéma narratif somme toute assez classique (après tout, l'inspiration d'Homère est omniprésente au vu de son importance dans la culture grecque puis dans une moindre mesure latine). Vous trouverez d'autres exemples assez facilement. L'idée commune est la même : l'expérience, c'est-à-dire ce qu'on acquiert d'avoir traversé et d'être revenu d'une limite.

Le lien avec Kaamelott ? C'est avec Rabelais. « Astier est un savant » nous disait ce prof. La structure de Kaamelott est la même que celle utilisée par Rabelais : nous accrocher avec des trucs amusants, pour ensuite commencer à nous faire réfléchir dessus. Rabelais dit s'en garder, mais d'une façon qui est peu claire. Lorsqu'on voit les aventures de Panurge, moins « amusantes » que les deux premiers livres (Gargantua et Pantagruel), on ne peut que se demander si Rabelais n'essaie pas de nous dire quelque chose sur la sujétion. La sujétion est affaire d'expérience, entre autres. On ne nait pas sujet, on le devient. Par la culture, par l'éducation, par l'expérience, mais également par le politique.

Note

Les notes en bas de page au lieu d'être en glose encadrante, grandissez un peu

(Corpus de droit civil, aussi nommé Codex Justinien, 1528)

C'était assez courant à l'époque. On voit même les commentaires des commentaires du texte. Ce qui explique que Montaigne, juriste de formation, magistrat à 22 ans, écrive : « Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu'à interpréter les choses, et plus de livres sur les livres que sur autre sujet : nous ne faisons que nous entregloser. » (Essais, III, 13)