Note
Écrire un mémoire, c'est sans cesse se dire qu'on devrait traiter tel sujet, que tel autre est essentiel, que l'absence du troisième nous sera reproché à la soutenance. C'est comprendre que chaque paragraphe mériterait cent pages d'analyse pour en saisir la finesse. Un crève-cœur permanent, dans une urgence de production, à destination de personnes qui s'arrêteront sur chaque mot pour vous rappeler qu'il n'y en a pas assez. On comprend pourquoi les thèses font mille et une pages, et l'on voudrait pondre de tels pavés, si le temps ne manquait pas autant. Si les doctorats avaient des places. Si ce n'était une traversée du désert pour aboutir aux portes des Enfers.