Note: Algorithmes

– Verser 0,5 L d'eau dans une casserole

– Poser la casserole sur une plaque de cuisson

– Allumer la plaque de cuisson

– Tant que l'eau ne bout pas, laisser sur la plaque allumée

– Éteindre la plaque

– Retirer la casserole de la plaque de cuisson

Ceci est un algorithme. Un algorithme basique pour transformer de l'eau froide ou tiède en eau chaude.

C'est ça un algorithme. Ça ne prend pas de décisions. C'est écrit par un humain. Donc la prochaine fois que je lis un paragraphe qui mélange allègrement robots et algorithmes en prétendant que les humains ne sont plus à la manœuvre, je tape un scandale.

Ce sont des programmes informatiques, pas de la magie. On a pas créé des golems libres de leurs actions, au contraire : les êtres humains ont méticuleusement délimité leur champ des possibles.

Note

Faut arrêter avec Derrida, les gens.

Derrida est à la philo ce que Lacan est à la psychanalyse : on a l'impression que c'est une tête et qu'il faut s'appuyer sur son boulot, mais quand tu y regardes de plus près c'est mort.

Je sens venir les flots de littéraires venus me dire que j'ai tort, que c'est parce que je comprends rien. Je vous laisse faire mumuse avec les phénoménologues.

Note

Sinon j'ai craqué j'ai pris pour 50 balles de bouquins à la librairie place du Monstre, on a un peu parlé de René Girard et de la place de Bataille dans la philosophie française universitaire avec le monsieur, c'était sympa.

Il ne me manque les Réflexions sur la violence de Sorel (pas Soral, hein, même si les deux n'aiment pas les juifs), un des introducteurs de Marx en France et lanceur du syndicalisme révolutionnaire, penseur de la grève générale… En tant que proche des idées de Lecoin, ça ne peut que me parler.

SootyHiminn (@SootyHiminn): "On va parler de ça (Mon réveil est dure putain)" / Twitter

Sans être pour ou contre (je m'en fiche, du moment que l'objection de conscience est autorisée, mais personne n'en parle ici…), et bien que ça semble être du bon sens, j'ai un petit problème avec ça : c'est exactement le genre de cible recherchée par l'embrigadement. Ce que tu dis d'ailleurs : c'est clairement un moyen de recruter. Si ça peut éviter ces jeunes en perte d'identité et de repères d'aller vers d'autres groupes plus radicaux, tant mieux. Reste que je suis pas certain que l'armée soit ce qui est éthiquement meilleur.

Parce que le souci est là : la soumission à l'autorité de principe pendant un mois pour recadrer des jeunes dit en perdition. Soit on considère que c'est assez pour inculquer des valeurs (serrage de coude, tolérance, égalité, etc.) et dans ce cas il faut faire attention à la valeur de la soumission à la l'autorité aussi, soit on considère que ce n'est pas assez long et alors c'est juste un moyen d'embrigader les éléments problématiques et un rappel de la soumission des corps à l'État (cf. Foucault, Surveiller et punir).

Il n'y a pas de bonne réponse dans ce scénario, puisque pour accomplir ce que tu dis il faut un terrain neutre hors civil niant la liberté (et l'armée est l'unique structure qui semble en place pour), mais que dans son principe même un tel terrain nie toute individualité en s'imposant sur les corps¹. Pour ça que je ne suis ni pour ni contre s'il y a une objection de conscience.