Pierre Joseph Proudhon, Du Principe Fédératif (1863) - Panarchy

« Fédération de communes libres ».

Oui, Chouard, nous sommes d'accord, mais t'es pas obligé de pomper du Proudhon sans le citer pour expliquer en quoi ta conception du fédéralisme anarchiste est différente de l'Union européenne…

Je retire ce que j'ai dit, tu le cites deux minutes plus loin 😶

« Il faut lire Rousseau et Proudhon, quoi ».

Sauf que justement Proudhon montre dans le texte même que tu cites en quoi le Contrat social de Rousseau doit être abandonné, qu'il fut un progrès mais amène inévitablement à une tyrannie. C'est une fiction instaurant un mythe.

Donc ouais, lisez Rousseau, pour comprendre en quoi il ne faut pas appliquer ce qu'il écrit. Lisez Proudhon plutôt. Proudhon over Marx.

Nocline 🌬🍂• La Bombe Humaine♅✨• (@Nervia_Nocline): "L'inconvénient surtout en philo de travailler avec un texte traduit c'est de ne pas avoir des composantes de sens, seulement la traduction admise. Il est difficile de dire sur certains passages qu'on a une traduction exacte et fidèle. L'intraduisible littéral sera perdu." / Twitter

@Nervia_Nocline Effectivement, et l'un des problèmes en philo vient des traducteur·euses qui n'ont pas nécessairement les éléments philosophiques pour appuyer leurs traductions.

Un exemple chez Kant est le couple « Lust/Unlust », qui est traduit par « plaisir/déplaisir » alors qu'il le tient de Christian Wolff, qui l'a traduit en allemand depuis Spinoza en latin « lætitia/tristitiam » (joie/tristesse). Et pourquoi on sait ça ? Parce que Spinoza fait la distinction « affectio/affectus », présente telle quelle chez Kant, et qu'on sait que Kant a lu Wolff, et que Wolff était le traducteur en allemand de la philosophie en latin. Une traduction qui donne Lust=plaisir, non seulement ça passe à côté de ça complètement (donc perte d'analyse historique sur les influences), mais ça fait qu'on pourrait penser que Kant parle d'un plaisir du corps, alors qu'il s'agit plus d'une augmentation du sentiment vital (donc perte de sens voire origine de contresens).

Blouchtika (@Blouchtika): "Il est bien connu qu'en physique, les étudiants lisent les articles d'Einstein dans le texte original en allemand." / Twitter

Sauf que ce n'est pas comparable. Lorsque la plupart des traductions offrent des contresens (cas de Kant où la traduction de « faculté de juger » a mené Derrida à voir une aporie inexistante dans le texte original), qu'on base une métaphysique sur un jeu du langage (Heidegger 😒) ou que l'on se sert de traductions qui obscurcissent le texte du Parménide de Platon parce qu'on ne l'a pas compris (Brisson nous te voyons), bah ça change beaucoup de pouvoir lire le texte dans sa version originale.

Et c'est tout ce que dit le tweet : oui tu peux faire de la philo sans grec ni latin ni allemand, mais il y a bien un avantage à connaître ces trois langues suffisamment pour ne pas voir des contradictions là où il n'y en a pas. Ça semble élitiste de le dire, je sais, mais c'est plus compliqué d'arriver à un bon niveau sans ces langues. Je n'en maitrise aucune, et je galère.