Note

« Voilà. Lisez Peirce. Surtout si vous faites de la sémiologie. Vous verrez que Saussure, la simple distinction signifiant/signifié c'est tellement pauvre conceptuellement à côté… Lisez Pierce. »

Les derniers mots de ce séminaire résonnaient encore dans ma tête. Et que ne l'ai-je pas lu plus tôt !

Cette conception de la métaphysique ne vous rappelle-t-elle pas celle que j'ai esquissée dans TMT ? Les points d'entente sont frappants.

Et ici, cette critique de Descartes, surtout les points 3 et 4, c'est ce que je n'osais pas dire durant ces cours sur les Méditations…

Et là ? Une recherche d'une croyance qui agisse comme habitude fondant l'action, c'est bien tout le cheminement de TMT qui est dévoilé !

franceinfo (@franceinfo): ""Si les impôts baissent, il faudra que les dépenses baissent" Edouard Philippe annonce une concertation sur "le niveau des services publics"" / Twitter

Quand ton ex te dit « d'accord, tu gardes la Switch mais je garde l'appart ».

Sachant que les impôts augmentent de 20 milliards au 1er janvier 2019 avec la fin annoncée du CICE, c'est effectivement sur NOS cotisations sociales que tu fais perdre en services publics, Philippe.

Aux petits malins qui ne comprendraient pas : en 2019 c'est la fin du CICE, donc 20 milliards dans la caisse, sauf que c'est remplacé par un allègement des cotisations sociales des employeurs. J'ai besoin d'expliquer à quoi servent ces cotisations, ou vous saisissez ?

Précisons simplement que la taxe sur la transition écologique sur le carburant ne permet de récupérer « que » 4 milliards. Si 4 milliards c'est suffisant pour dégrader le service public, alors qu'est-ce qu'ils peuvent faire maintenant qu'ils en récupèrent 20, ma parole !

Si je dis tout ça, c'est pas en faveur ou en défaveur de cette taxe, je ne m'exprime pas sur le mouvement social des gilets jaunes. Simplement sur l'enfumage rhétorique de notre gouvernement.

(Juste au cas où, dans quelques temps, on demande des sources : Fin du CICE : https://www.lepoint.fr/economie/fin-du-cice-l-assemblee-vote-des-allegements-perennes-de-cotisations-26-10-2017-2167606_28.php Ce que rapporte la TICPE : https://www.marianne.net/economie/la-hausse-des-taxes-sur-les-carburants-rapporte-beaucoup-mais-peu-la-transition-ecologique

Ce qui est amusant dans le lien de Marianne, c'est ce passage : la TICPE servait à compenser le CICE, maintenant qu'il ne pèse plus sur le budget, ce sont bien 20 milliards qui peuvent aller notamment au service public, au prix d'une casse du salaire socialisé…

Ça va dans le sens de la suppression de la cotisation salariale chômage : https://www.urssaf.fr/portail/home/actualites/toute-lactualite-employeur/suppression-de-la-cotisation-sal.html

Ce qui avait deux effets kiss cool : bousiller l'assurance chômage, et faire perdre en légitimité les syndicats non-patronaux dans sa gestion. Là, on a une revendication de gilet jaune qu'on entend souvent, et elle est compréhensible : « on veut voir une hausse sur notre fiche de paie », autrement dit en net… Je pense que le gouvernement en fait des rêves mouillés, de celle-là.)

Le Sénat repousse l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans - Public Sénat

Des prestigiateurs¹ au temps des gilets jaunes.

¹ Le terme est correct, du latin praestigiator qui désigne l'escamoteur, le faiseur de prestige. La praestigiae, c'est étymologiquement ce qui « pique, excite, marque » (*stinguo) « devant » (prae-). Vous avez là le fonctionnement du tour de passe-passe, très littéralement. Déplier tous les sens d'un mot permet de voir comment agiter un tissu jaune fluo (utilisé justement pour être vu) fait fonctionner une institution prestigieuse.

Note

Je dois avouer que j'ai pris cette édition de Zarathoustra plus pour la couverture que pour le contenu réel (même si j'avais jusqu'à présent la traduction imbuvable de Gandillac, celle-ci est plus lisible).

Et vains dieux, que j'aime Nietzsche ! Je lisais rapidement quelques aphorismes d'Aurore tantôt.

Trouve-t-on meilleure critique de notre époque ?

Edgar Morin (@edgarmorinparis): "L'ambiguité fait peur aux esprits formés à la logique binaire et les désarme." / Twitter

La logique binaire n'est pas nécessairement un mal ; elle arrive à de très bons résultats.

Ce qui pose problème, c'est le goût de l'aventure intellectuelle : lorsque ambiguïté il y a, les esprits qui s'y engouffrent en ressortent plus grands, ceux qui l'écartent sont désarmés.