Retailleau et le fonds de roulement des universités dans la farine. – affordance.info

C’est la petite bombe qui occupe donc cette rentrée universitaire. La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau, vient d’annoncer toute honte bue, ce que même ses prédécesseurs les plus cyniquement et authentiquement libéraux n’avaient pas osé formuler : elle va aller taper dans le fonds de roulement des universités.

[…] il faut déjà savoir ce qu’est un fonds de roulement. C’est donc, une fois recettes escomptées et dépenses décomptées, le solde de l’argent disponible pour assurer et couvrir les dépenses courantes liées à l’activité d’une entreprise : payer le salaire des employé.e.s, les frais généraux (loyers, assurances), les factures mais aussi les charges fiscales et sociales.

Paradoxe de voir qu’alors que depuis le passage à la LRU il y a plus de 10 ans chaque gouvernement somme les universités de fonctionner et d’être gérées comme autant d’entreprises où chaque formation doit être rentable, et que le même gouvernement vient aujourd’hui annoncer qu’il va venir pépouze faire ce que jamais il ne ferait à aucune une entreprise : taper dans la caisse.

La société du travail disparaît | Les Echos

Dans les années 1950 à 1970, avec une évolution annuelle moyenne du pouvoir d'achat autour de 4 à 6 % (d'après les séries longues de l'Insee), on doublait effectivement son niveau de vie en une quinzaine d'années de travail. Dans les décennies suivantes, il fallait plutôt une vie entière de travail, environ quarante ans. Depuis une dizaine d'années, ce n'est plus accessible à la grande majorité des travailleurs : avec une évolution du pouvoir d'achat qui tangente le 1 % par an, il faudrait maintenant plus de soixante-dix ans de travail pour vivre deux fois mieux. Dit autrement, travailler ne permet plus à la plupart des gens, aujourd'hui, de changer de niveau de vie.

Note: Star Trek Picard

Le Château Picard est censé se trouver à La Barre, en Bourgogne (en témoigne la première saison et le fait que, dans la deuxième, les bouteilles de vin sont étiquetées « Bordeaux »). Pourtant, dans le quatrième épisode de la deuxième saison, Picard dit : « Durant la Seconde Guerre Mondiale, quand les Nazis occupaient la France, cette maison leur servait de base opérationnelle. Mes ancêtres ont survécu en se cachant dans les tunnels, en bas. »

Alors, est-ce que les américains n'ont toujours pas compris les subtilités de l'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale ? On peut lever le problème avec une autre subtilité décrite par Christophe Lucand dans Le Vin et la Guerre, Paris, Armand Colin, 2017 : les nazis ont envoyé en Bourgogne des délégués pour faire main basse sur les caves, et acheter du vin avec l'argent que versait la France à l'Allemagne. Ce n'est certes pas une invasion militaire nazie, mais ça peut suffire à jouer sur l’ambiguïté.